Parmi d’autres, cette page du manuscrit original d’Austerlitz est au Goethe-Institut, à Paris, jusqu’au 26 juin 2009.
L’exposition présente une sélection des archives de Sebald conservées à Marbach. De taille modeste, elle occupe une seule pièce au rez-de-chaussée de l’Institut.
Le découpage de l’espace est simple: les manuscrits s’étalent horizontalement, protégés par des voiles de velours noir qui font vaguement songer à des cercueils.
Les parties du récit qui se déroulent à Paris ont été privilégiées.
Aux murs, soigneusement encadrées derrières des vitrines, diverses images tirées de sa collection personnelle.
Ce dessin de la main de sa fille
Ou ce portrait de l’artiste
Cette photographie de plage, sur laquelle un homme est pointé d’une flèche, sans que l’on sache dans quel but.
Ce montage où Sebald s’est lui-même associé à Omar Sharif
L’ensemble est frustrant. Le Goethe Institut n’est certes pas un musée, et la discrétion, voire l’austérité du dispositif pourra être interprété comme un hommage. Mais le nombre de pièces présentées est vraiment réduit, les commentaires étiques, la sélection hétéroclite et sans grande signification.
On pouvait espérer mieux pour comprendre la genèse de l’oeuvre: des plans (en faisait-il?), des photographies mises en rapport avec les manuscrits, des commentaires sur ses méthodes de travail. L’acquisition prochaine du catalogue de l’exposition Marbach, offert à la lecture sur une petite table à l’entrée de la salle, pourra peut-être éclaircir les choses.
La première page, en particulier, n’a pas manqué de m’intriguer, et fait regretter l’absence d’appareil critique consistant. A gauche, ce jet limpide, qui ouvre Austerlitz quasiment sans le moindre remord, et qui contraste avec, à droite, les dernières lignes du récit, beaucoup plus fiévreuses et en partie raturées, est-ce bien le geste premier?