Alix Cléo Roubaud, Journal
Que nous soyons la chambre noire l’un de l’autre
(don’t wake up
don’t look now)!!!
ne regarde pas ce moi nocturne qui écrit à la faveur de ton sommeil détourne le regard tu ne sais pas de quoi il s’agit cette pure phobie de l’irruption dans ma nuit à moi
cet espace à moi ce temps à moi, seule en fin,
face à ma fin,
par exemple.
(premier cahier bleu, entrée du 9.II.1980, Le Seuil, 2009, p.32)
Franz Kafka, Cahiers bleus in-octavo
Une fois, un cercueil avec un corps dedans est resté chez nous toute une nuit à cause d’une erreur. Le jour de l’enterrement avait été faussement
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Une fois, un cercueil avec un corps dedans est resté chez nous toute une nuit – je ne me souviens plus de la raison. Pour nous, enfants de fossoyeurs, les cercueils n’avaient rien d’exceptionnel ; lorsque nous allions nous coucher, nous ne pensions pas sans arrêt au fait qu’il y avait un corps dans la même pièce.
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Une nuit, je me réveillai et trouvai un cercueil ouvert au milieu de la pièce. De mon lit je pouvais voir qu’il y avait quelqu’un dedans, un vieil homme avec une longue barbe bifide
( Rivages, p.152, traduit par Pierre Deshusses)