Lieux rêvés (1)

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Fernando Pessoa, Le livre de l’intranquillité, p.48

Je vivrai paisiblement dans une petite maison située aux environs d’un endroit quelconque, jouissant d’un repos où je ne réaliserai pas l’œuvre que je ne réalise pas non plus aujourd’hui, et je me chercherai, pour continuer à ne pas la réaliser, des excuses différentes de celles grâce auxquelles je me dérobe aujourd’hui.

(Christian Bourgois, traduction de Françoise Laye)

Depuis quelques mois, peut-être sous l’influence des Films rêvés d’Éric Pauwels, ou bien de tel ou tel passage de tel ou tel livre de Sebald, j’accumule les citations relatives aux lieux rêvés, moins des utopies que des refuges.

3 Responses to Lieux rêvés (1)

  1. roma dit :

    J’ai relu il y a quelques jours ces mots que Bergounioux (dans son premier carnet de note, chez Verdier) retranscrit :
    « La maison était tranquille et le monde était calme. Le lecteur donna le livre, et la nuit d’été eût été comme l’être conscient du livre. La maison était tranquille et le monde était calme. Les mots furent dits comme s’il n’y avait pas de livre, sauf que le lecteur se penchait sur la page, voulait se pencher, voulait plus que tout être le savant pour qui son livre est vrai, pour qui la nuit d’été est comme une perfection de pensée. La maison était tranquille parce qu’elle devait l’être, la tranquillité était une part du sens, une part de l’esprit, l’accès de la perfection à la page. Et le monde était calme, la vérité dans un monde calme, où il n’y a pas d’autre sens, est elle-même calme, est elle-même l’été et la nuit, est elle-même le lecteur qui s’attarde et qui se penche à lire là ». (Wallace Stevens),

  2. Sebastien Chevalier dit :

    Merci Roma, j’attendais ce genre d’écho.

  3. gednel dit :

    Lecture et écriture sont mes meilleurs refuges.